5 clichés sur l’éducation positive

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il semble important de définir ce qu’est l’éducation positive. L’éducation positive c’est prendre en compte l’état émotionnel du chien lorsqu’il apprend. C’est simplement le respecter dans son intégrité physique et comportementale pour l’amener à vivre avec ses maîtres sereinement en travaillant davantage sur sa motivation et son intelligence que sur des notions d’évitement ou de stress.

Le monde des éducateurs canin est varié et parfois (même souvent d’ailleurs) les critiques fusent sans pour autant être constructives. Au fil des années, les critiques sont devenues des clichés grossiers et loin de la réalité.

Voici quelques clichés de l’éducation positive dans le but d’en faire tomber certains :

Cliché n°1 : On gave son chien de friandises !

L’éducation positive c’est tout simplement mettre l’accent sur la motivation du chien. La friandise peut éventuellement être une façon de jouer sur la motivation du chien mais ce n’est pas la seule. Dès l’instant où un chien accède à ce qu’il désire, il est en train d’apprendre de façon positive. Si vous mettez l’accent sur la relation que vous avez avec votre chien, le simple fait d’obtenir de vous une séance de jeu ou une caresse par exemple est une récompense.

Attention néanmoins aux faux amis : la caresse n’est pas toujours perçue positivement par votre chien. De plus, certains comportements sont validés sans être pour autant désirés. Par exemple le chien qui aboie dans le jardin pour entrer à la maison et le maître qui accède à sa demande par peur de déranger les voisins. En faisant cela, il renforce positivement le fait d’aboyer pour rentrer ! 

Cliché n°2 : On ne lui dit jamais « non »

Encore un fois, poser des limites et un cadre est essentiel pour le bien-être du chien et des maîtres. Donc poser des interdits est évidemment nécessaire, que ce soit dans n’importe quelles formes d’éducation. Mais comment interdire quelque chose à son chien ? Il est nécessaire de trouver le bon dosage en éducation quand il s’agit d’interdire quelque chose à son chien. Un travail préalable sur la gestion de la frustration et du renoncement est indispensable pour poser des limites. Le jeu est une bonne façon d’apprendre à son chien à renoncer et à gérer sa frustration. Le respect de ses besoins de dépenses et une bonne relation avec son maître font également partie des indispensables pour être cohérent avec son chien. Le maître devrait aussi savoir se gérer lui-même, au niveau émotionnel principalement.

Dire « non » à son chien n’a pas vraiment d’intérêt car cela ne dit pas au chien ce qui lui est demandé. La contrariété verbale peut être utilisée par moment mais elle peut aussi être acquise positivement dans l’idée ou le chien comprend que « renoncer c’est gagner ».

Cliché n°3 : Il n’y a pas de règles à la maison

Encore une idée fausse. Il est tout simplement impossible de vivre en groupe sans avoir de règles. Le tout étant de savoir quelles règles et comment les mettre en place. Un chien devrait apprendre à partager ses ressources (à savoir la nourriture, l’espace et les contacts). Il devrait aussi savoir gérer sa frustration. C’est aux humains de mettre les règles en place, mais de façon équilibrée et adaptée au chien et à sa façon d’apprendre. Le chien apprend par association principalement, cela signifie que s’il associe un comportement à une conséquence positive ou négative, il cherchera à reproduire ce comportement ou bien à l’éviter. En éducation positive, on travaille sur la motivation du chien et il est tout à fait possible d’apprendre ou plutôt de faire associer au chien que « renoncer c’est gagner » !

Par exemple, le chien apprend qu’en laissant son maître s’approcher de sa gamelle quand il mange, il obtient davantage de nourriture, etc. Pour finir, rien de mieux que d’observer les chiens entre eux pour comprendre qu’ils apprennent la gestion de frustration principalement dans le jeu. Ainsi, reprendre ces bases et mettre en place des jeux contrôlés avec une gestion du début et de la fin de l’activité et mettre en place des séances où le chien renforce ses autocontrôles de façon positive est tout à fait possible et recommandé.

Cliché n°4 : C’est « Bisounours Land »

Pour répondre à ce cliché il faudrait déjà définir ce qu’est « Bisounours Land ». C’est clairement un jugement sans fondement basé sur une caricature grossière de ce que cherche à prôner l’éducation positive. L’éducation doit être intelligente et cela doit fonctionner.

On s’en rend très vite compte quand on apprend à connaître le chien dans sa vraie nature : cet animal peut facilement être un miroir de ce que vous voulez y projeter. Si vous voulez voir le chien comme un animal hiérarchisé qu’il faut dominer ou comme une victime qu’il ne faut surtout pas contrarier, libre à vous. Mais les chiens ont bien une vraie nature, objective et réelle. Les études scientifiques permettent de comprendre le chien avec plus d’objectivité et un travail sur notre propre dualité ou notre sensibilité nous permet d’enlever nos filtres. En somme, un travail sur notre égo est indispensable si l’on veut comprendre les chiens réellement.

Alors non, je ne connais pas le pays des Bisounours, mais traiter un professionnel par ce qualificatif parce qu’il a des friandises dans la main est absurde et tellement réducteur. Plutôt que d’avoir la critique facile, pourquoi ne pas aller au fond de la réflexion avec des gens qui justement pensent différemment, en étant vraiment dans un esprit d’écoute et de compréhension. Cela nous permet d’évoluer et dans tous les cas cela nous permet d’affiner notre vision de l’éducation et du chien. Mais pour cela, il faut arrêter d’être dans le jugement et s’intéresser à l’autre vraiment et respectueusement.

Cliché n°5 : Les chiens deviennent des tyrans

Aujourd’hui il y a autant d’éducateur canin que de méthodes d’éducation. On peut tomber sur des éducateurs canin incompétents, quelque soit leur méthode éducative. Il existe aussi des incompatibilités maîtres / éducateur canin. Mais clairement, éduquer un chien de façon positive ou plutôt dans un équilibre, ne le fait pas devenir un tyran, juste un chien qui s’intègre bien dans sa famille et qui se sent bien quand il apprend.

En conclusion

Éduquer son chien, c’est trouver un équilibre et amener le chien à être dans un état émotionnel le plus serein et stable possible. C’est motiver le chien à être dans le bon comportement. C’est savoir utiliser correctement les outils éducatifs pour un résultat optimisé.C’est prendre en compte l’ensemble des paramètres que sont le chien, l’environnement et le maître. C’est être dans le bon dosage et c’est observer les chiens entre eux le plus objectivement possible. Alors oui la « maman chien » inhibe ses chiots, mais cela de façon équilibrée. Elle apprend à ses chiots à se calmer et ce doit être un apprentissage que le maître devra continuer à travers des séances de jeux contrôlés principalement. Justifier l’utilisation de colliers étrangleurs ou autres outils de ce type pour éduquer un chien ou pire un chiot en disant que la mère inhibe ses chiots n’est pas un raison valable, d’autant qu’il est tout à fait possible de faire sans ! Rappelons nous d’ailleurs que certains pays ont tout simplement interdit l’utilisation de ces outils en éducation et les résultats sont bien heureusement toujours présents !

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.